Conférenciers pléniers

Karin Kleppin (Bochum, Allemagne)

http://www.ruhr-uni-bochum.de/slf/kleppin/

 


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Formes de soutien à l’autoévaluation dans l’apprentissage des langues en tandem 

Les apprenants en tandem savent certes en général apprécier le plaisir que procure cette forme de travail, mais sont moins en mesure de reconnaitre leurs propres succès et leurs progrès. Cela est pourtant d’une importance significative pour l’apprentissage en tandem : l’expérience et la perception de son propre succès joue un rôle important au sein du processus d’apprentissage autonome dans la perspective de la motivation à apprendre ; car la prise de conscience de l’efficacité personnelle peut contribuer à développer cette motivation chez les apprenants.

Je développerai dans ma communication deux formes de soutien aux apprenants concernant la réflexion sur leur propre apprentissage, la langue apprise, leurs compétences dans la langue cible, le contexte d’apprentissage en tandem ainsi que sur la pertinence des activités et ressources proposées.

Il s’agit d’une part de modalités de conseil pour le tandem individuel et d’autre part de l’usage d’un journal de bord. Le conseil individuel pour le tandem sert surtout à soutenir les apprenants dans la concrétisation de leurs objectifs d’apprentissage en adaptation avec leurs ressources. Un journal de bord est un instrument flexible grâce auquel on peut à l’aide de questions parfois très simples rendre visible les apprentissages réalisés.

Dans le contexte d’un projet impulsé et financé par l’OFAJ, un journal de bord a été mis en place pour soutenir les apprenants dans la prise de conscience de leurs apprentissages et stimuler l’autoévaluation ainsi que l’évaluation entre pairs. Quelques résultats importants de ce projet seront présentés afin que la mise en œuvre de tels procédés ne reste pas au stade de l’affirmation théorique. 

 

 

Lars Schmelter (Wuppertal, Allemagne)

http://www.romanistik.uni-wuppertal.de/personal/fachdidaktik/prof-dr-phil-lars-schmelter.html

 

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„Wie kultiviere ich die Freiheit bei dem Zwange?“1 (Kant 1803/1977)

L’autonomie des apprenants en tandem : regards croisés sur un concept clé

L’autonomie – l’appel à communications pour cette conférence nous le rappelle – est un des deux principes fondamentaux sur lesquels l’apprentissages des langues et des cultures en tandem repose. Selon Brammerts (2001, 2002), les apprenants en tandem définissent eux-mêmes le cadre de leurs interactions : les objectifs, le déroulement de l’interaction et l’évaluation des résultats de leurs échanges. Les décisions que les apprenants doivent prendre et les démarches à effectuer dans le tandem seraient donc seulement limités par le deuxième principe fondamental du tandem : la réciprocité.

Or, l’encadrement institutionnalisé du tandem, tel qu’on le retrouve par exemple dans les centres de langues universitaires ou dans le cadre des échanges bi- ou bien multilatéraux, semble nuire à ce principe. Car il impose aux couples d’apprenants de réaliser des tâches bien précises, de procéder dans leurs interactions d’une certaine manière et dans des limites de temps et de lieu fixées par ceux qui sont à l’origine de l’encadrement didactique et/ou pédagogique du tandem. Plus encore, cet encadrement prétend souvent promouvoir le développement de l’autonomie des apprenants travaillant en tandem. Est-ce qu’il n’y a pas contradictio in adjecto ? Est-ce que le tandem se voit donc confronté aux mêmes problèmes définis par Kant (1803/1977) pour l’éducation de l’enfant ?

Les concepts autonomie, apprentissage autodirigé et conseil que Henri Holec (1979, 1981) avait introduits dans le discours de l'apprentissage des langues étrangères n’ont rien perdu de leur attraction. Mais le sens qu’Holec avait donné à ces termes et précisé tout au long de ces publications (cf. p.ex. Holec 1985) ne semble plus être le même (cf. p.ex. Schmenk 2005, 2008).
Dans mon intervention, je présenterai les différents regards sur ce concept clé non seulement pour le tandem mais aussi pour une grande partie de l’enseignement des langues étrangères en Europe. Ainsi, je tenterai d’esquisser le potentiel émancipateur de l’apprentissage des langues et cultures en tandem tout en soulignant les limites des soutiens, des échafaudages (
scaffolds) et des conseils bien intentionnés à l’égard de la promotion de l’autonomie et de l’efficacité de l’apprentissage.

 

 

José Maria Tejedor Cabrera (Seville, Espagne)

http://www.us.es/acerca/directorio/ppdi/personal_5359

José Mª Tejedor Cabrera is a Senior Lecturer in English Literature at the University of Seville and has been a member of the Seville-based Joyce Research Group since its foundation in 1989. A co-translator of “Anna Livia Plurabelle” (Finnegans Wake, I.viii), he has published several articles on James Joyce and the volume A Guide to James Joyce’s Dubliners. He is also co-editor of Iberjoyce, the Spanish James Joyce Society webpage. He has taught at the Universities of Oregon and Chapel Hill in the USA. He has been vice-dean of Teaching innovation and new technologies and at the moment he co-coordinates the Master on Translation and Interculturality and co-coordinates the Tandem Program of the School of Philology for which he has been coordinator since 2009. He is co-editing a volume on Language Learning through Tandem Methodology that will come out in the winter of 2017. 

 

José

 

“Assessment in Higher Education Tandem: A Proposal” 

Face-to-face tandem challenges the supervision of authorities, normally unwilling to grant academic credits to activities outside their control. This is why tandem is frequently considered a complementary activity, hardly ever included in the regular academic agenda of degree designers or acknowledged as a regular (official) course. Institutions are frequently reluctant because wild tandem, which has normally been the model, escapes traditional assessment by a professor. Yet, on-line tandem has not convinced administrations either. For them, the assessment system is questionable either because they have no direct access to the unavailable student, or simply because they ignore the kind of work and learning processes involved in the methodology. If the learner plans his/her objectives and the model is ipsative, academic officials cannot measure the different levels of knowledge to justify (1) a homogenous learning process and (2) the achievement of a pre-established amount of knowledge or competences. Paradoxically, they demand individualized teaching in the classroom.

It is about time to convince the officialdom (and ourselves) that a reasonable assessment system for a face-to-face tandem program is possible. If tandem is built on autonomy, reciprocity and authenticity, perhaps the evaluation system should rely upon the same principles. In face-to-face tandem only the learner can determine whether autonomy in the learning process has meant any definite gain (or any undesired drawback), and only he or she can appropriately self-evaluate their progress in the cultural, linguistic and metacognitive areas. Self-evaluation is a must in an autonomous learning system, where responsibility and honesty are givens. If reciprocity is the other pillar, there should be reciprocity in the assessment. The learner should evaluate the mentor as mentor and the mentor as learner. This is a two-way evaluation which implies also responsibility and honesty on both sides. Self-assessment and the assessment of peers are authentic evaluative methods. Tutors (teachers acting as advisors and testers) are the objective, distanced evaluators of goals. This is “third party” evaluation, which is frequently the only assessment method in real life. This turns it into another authentic evaluative method.

The proposed model provides a coherent and consistent set of surveys to help self-, peer, and tutor assessments coexist in a reasonably balanced equilibrium, while it guaranties the administration of the student pair at a distance, allowing for objectivity, autonomy, reciprocity and authenticity. If the model works, and is adopted (while adaptations are expected) by those who believe in the advantages of the methodology, perhaps we could start pressing higher education institutions to acknowledge tandem as a valid methodology that may be worth implementing as part of the regular curriculum. 

 

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